Notre histoire

En 1936, Claude LEDERER a dix ans, il vit une enfance tranquille à Saint-Leu-la-Forêt (Val d’Oise), en région parisienne, ses parents se dévouent à leur commerce : une pelleterie. Première interrogation… « Qu’est-ce qu’une pelleterie ? », « Ce n’est pas un magasin de pelles, c’est la préparation et la commercialisation des peaux à fourrures …» me répond-il avec malice. D’origine polonaise, sa grand-mère maternelle l’élève avec ses deux frères selon la tradition juive, en lui inculquant la langue Yidish.
Trois années plus tard, le 1er septembre 1939, la seconde guerre mondiale éclate. Claude LEDERER est alors adolescent, il doit fuir l’occupation, échapper au sort réservé aux juifs, il trouve refuge à St Côme d’Olt en Aveyron. Cinq années loin de ses parents (à l’abri en Dordogne). Il doit se débrouiller « nous n’avions pas le choix, il fallait être malin et débrouillard ».  Par la force des choses, il quitte l’école avec regret mais à la campagne, il apprend la vie.

Lorsque la guerre s’achève, Claude LEDERER a dix-neuf ans. La famille LEDERER remonte à Paris, ils y retrouvent leur activité (pas leur logement), Claude travaille désormais avec ses parents à la pelleterie.  Entre-temps, il a rencontré Ginette.
« La guerre est passée par là ». Pour son mariage avec une catholique, il obtient donc le consentement de ses parents (ainsi que celui de la mairie, rappelons que la majorité est alors de vingt et un an) et épouse Ginette le 13 avril 1946. Quinze jours après, il est appelé à rejoindre le régiment du train français, comme magasinier « Dix mois de service militaire et la seule chose que j’ai apprise, c’est à conduire… ». Puis en 1947, nait Richard, leur fils unique. Ce n’est qu’en 1960 que Claude LEDERER s’installe à Bordeaux, pour des raisons de santé. Le choix d’une vie plus saine, plus tranquille. Avec son épouse, ils ont alors pour projet de racheter la station-service située cours Pasteur, mais l’affaire ne se fait pas et c’est finalement une bonneterie qui est ouverte, rue Saint James : CLAUDEL, textiles et confections.

Claude LEDERER éprouve encore plus le besoin de transmettre ses valeurs, de faire part de son expérience. En 1970, il crée le mouvement d’amitié judéo-chrétienne (AJC) de Bordeaux, qu’il anime jusqu’ à une date récente. Sur cette même lancée, il devient membre plus actif d’associations comme la LICRA (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), et la LDH (Ligue des droits de l’Homme). Avec l’accord de l’inspection académique, il mène auprès des écoliers, collégiens et lycéens, des actions de sensibilisation au respect et à la politesse. Quarante ans de militantisme jusqu’ à mai dernier. A 88 ans, Monsieur LEDERER est, avec son épouse Ginette, confortablement installé à la Maison Protestante de Retraite. Sur les conseils d’un ami, il a choisi l’établissement pour les valeurs qui lui sont chères : laïcité, solidarité, famille, simplicité et s’en trouve heureux.

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Le 20 mai 2014 fût une occasion de le fêter en le remerciant de ses actions, entouré de ses proches de Philippe Leruste, vice-président de l’AJC et délégué diocésain pour les relations avec le Judaïsme et Didier Guedj (président actuel).
A cette occasion , il lui fut remis un petit recueil de quelques lettres ou messages ou mails qui lui ont été adressés témoignant de sa place et parole dans ce parcours de 60 ans d’amitié, de relation , de travail de La Parole ensemble, juifs et chrétiens,  de découverte de la vie qui nous anime, des liens tissés peu à peu, ensemble …

Pour Claude , ce fut un temps très important qu’il a mis en place au lendemain de la fin de la guerre , au temps du Cardinal Richaud , en collaboration avec une catholique du diocèse . Une pierre  dans son histoire personnelle aussi. Une ouverture à l’Eglise Réformée puis aux Orthodoxes ces derniers temps .
Un petit moment de mémoire et grand moment d’amitié.

Merci Claude pour ce bel héritage.