Serviteurs de la lumière
Mercredi 21 Décembre commence la fête de Hanoukka. La fête des lumières. A la différence
de Roch Hachana, de Yom Kippour ou de Pessah, qui sont des fêtes bibliques, Hanoukka
est une fête instaurée par le Talmud. Elle célèbre un événement de l’histoire juive remontant
au 2° siècle avant notre ère.
Il s’agit de commémorer la restauration et la consécration du Temple de Jérusalem après sa
profanation. La Judée était alors gouvernée par le roi Antiochus IV Épiphane, de la dynastie
des Séleucides. Ce dernier avait imposé son pouvoir par la violence, obligeant les Juifs à
pratiquer les rites helléniques au détriment de ceux de leur religion. Selon le livre des
Maccabées, plusieurs milliers de Juifs qui tentèrent de se révolter furent massacrés. Après
que le Temple de Jérusalem ait été profané et voué au culte de Zeus, quelques résistants
Juifs parvinrent à défaire les troupes séleucides et à reconquérir Jérusalem, édifiant un
nouvel autel dans le Temple. Le mot « Hanoukka » signifie « inauguration ».
Il y a une histoire étonnante à l’origine de l’un des principaux rites d’Hanoukka : lorsqu’ils
voulurent allumer la Ménorah du Temple, il est dit que les habitants de Jérusalem ne
trouvèrent qu’une seule fiole d’huile d’olive. Une si petite quantité ne pouvait durer qu’une
journée. Or, la tradition explique qu’un miracle se produisit et que l’huile de cette fiole brûla
pendant huit jours. C’est pour cette raison que pendant Hanoukka, chaque soir, à la tombée
de la nuit, est allumée une des bougies du chandelier. C’est ainsi que le chandelier utilisé
pour cette fête comporte neuf branches, huit pour accueillir les huit bougies et une neuvième
pour porter la bougie utilisée pour l’allumage. Cette bougie est appelée « shamesh », ce qui
signifie « serviteur ».
Alors que nous allons vivre les prochains jours entre Hanoukka et Noël, nous mesurons
toute l’importance de la symbolique de la lumière.
Puissions-nous, durant cette période, échanger des vœux qui nous engagent toujours
davantage sur les chemins de la fraternité.
Puissions-nous être des serviteurs de la lumière.
Philippe Leruste
Vice- président de l’Amitié judéo-chrétienne de Bordeaux
Délégué épiscopal pour les relations avec le Judaïsme